Si je ne devais garder que 100 disques dans ma discothèque, il est certain que je choisirais un album de New Model Army. Je me revois encore dans les escalators de la FNAC Bellecour à Lyon, alors que le magasin était situé en face de son emplacement actuel, tenant précieusement entre mes mains l’album “No Rest For The Wicked” et le maxi “The Price”. En écrivant ces mots, je m’aperçois que cela fait exactement 40 ans ! 40 années pendant lesquelles, avec plus ou moins d’assiduité, j’ai continué à suivre l’actualité du groupe, gardant toujours une place particulière pour ces disques qui m’ont fait découvrir la bande de Bradford.
J’aurais d’ailleurs pu mettre “No Rest” dans cette sélection, mais c’est “Ghost Of Cain” que j’ai le plus usé à l’époque, écoutant en boucle “The Hunt”, “51st State” ou “Poison Street”, sans jamais m’en lasser tout au long de ces années. J’ajoute une mention particulière à la pochette du disque qui m’avait particulièrement intrigué à cette époque. Pour quelqu’un comme moi qui écoutait principalement de la musique que l’on rangeait dans la case gothique ou cold wave, l’esthétisme de la pochette était plus proche des visuels proposés par des groupes de métal que j’exécrais à cette période.
Étonnamment, c’est un groupe que j’ai découvert sur scène assez tard, ayant délaissé l’actualité du groupe durant les années 90. Depuis le milieu des années 2000 et mon premier concert du groupe, je retourne régulièrement les voir à chacun de leurs passages dans la région lyonnaise. Et chaque fois, c’est avec grand plaisir que je peux réentendre sur scène quelques-uns de leurs meilleurs titres qui égrènent leur discographie impressionnante. Justin Sullivan, malgré les années, livre une performance d’une rare authenticité devant un public conquis. Certes, les années passent, le public, et moi le premier, prend de plus en plus de cheveux blancs, mais les chansons restent, intemporelles et fédératrices. Et chaque fois, dès la fin du concert, je ressort mes disques de New Model Army, et les rejoue en boucle pour une bonne séance de nostalgie. Je me surprend même à attendre le prochain album du groupe, espérant y retrouver un hymne comme seul Sullivan sait les composer.